Gabriel Garcià Màrquez |
Ecrit en 1967, le
roman de Gabriel Garcìa Màrquez Cent Ans
de Solitude est fou, beau, imprévisible, incompréhensible et franchement
génial. Il retrace l’histoire de la création de la ville fictive de Macondo en
Amérique du Sud, et la destinée de la famille Buendià sur environ sept
générations. Increvables, déterminés, nombreux, les Buendià font la guerre, la
fortune de la ville, et surtout cherchent un sens à leur vie. Pour moi, c’est
la représentation parfaite de ce qu’on appelle le réalisme magique, un genre propre
à la littérature latino-américaine. L’histoire mêle réalité et fiction
tellement bien qu’on ne semble pas s’inquiéter de la vraisemblance de certains
évènements : les fantômes, les épidémies d’insomnies de dix ans, les
périodes continues de pluie et de sécheresse, et puis la longévité des
personnages.
Seulement, la ville a été condamnée
par un gitan, Melquiades, à cent ans de solitude. Le temps est un élément
important dans ce roman : il ne se déroule pas normalement, mais c’est un
cycle, il n’est pas vraiment régulier mais un peu déréglé et bizarre. On finit
par croire qu’il n’existe pas. Malgré les personnages qui vieillissent, rares
sont ceux qui meurent de vieillesse, et il n’est pas rare de croiser des femmes
de 150 ans ou même des fantômes qui reviennent dans leur demeure poursuivre
leurs vies comme s’ils n’avaient pas disparu. En cent ans, Macondo évolue,
s’ouvre au monde extérieur puis se renferme. Guerres, massacres, il semble que
la ville survit à tout.
Ce livre a été pour moi
interminable, je n’ai pas vu le temps passer en le lisant et je n’avais pas du
tout l’impression d’avancer dans ma lecture. Mais pas de manière négative :
cela n’a fait que renforcer l’effet d’un temps figé, solitaire, qui recommence
et ne s’arrête jamais. Les générations, les événements, tout se répète et le
temps n’est qu’un cycle sans fin qui ne peut cesser à cause de la malédiction. Cela
ne fait que renforcer le mystère qui persiste autour de la ville et de la
famille Buendià.
Ce n’est pas un livre à lire en un
weekend ; mais il faut prendre son temps, réussir à imaginer l’histoire
sans fin et cette famille un peu spéciale dans la tête, il faut faire attention
à l’écriture délicate et aux évènements farfelus mais si crédibles dans un tel
environnement. Cent Ans de Solitude
est magique et il faut en profiter, le respecter et le voir comme le chef d’œuvre
qu’il est. Bien que mes goûts littéraires en soient bien éloignés, je dois
avouer que ce roman a su prendre une place dans mon cœur bien plus importante
que ce à quoi je m’attendais.
A. H.